Enfin libre ! Communiqué de Jean Claude Lefort, Coordinateur du comité de soutien

Je veux, tout d’abord dire à Salah, au nom de son Comité national de soutien, toute la joie qui est la nôtre aujourd’hui de le savoir libre.

Nous partageons cette joie immense avec sa famille – avec sa mère, Denise, avec son père, Hassan, avec sa sœur, Caroline, et son frère, Samir.

Salah est enfin près de vous, il est libre !

Vous pouvez désormais l’embrasser pour la première fois depuis près de 7 ans. L’embrasser… Tout simplement.

Depuis 4 ans son Comité de soutien a été mis en place en France. Et ce sont des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, de jeunes spécialement, qui l’ont rejoint.

A part l’extrême droite, des représentants de tous les partis démocratiques qui existent en France étaient présents dans ce Comité et ils ont agi, chacun selon, pour sa libération. De même que des personnalités, des élus, des citoyens de toutes les origines ou de toutes les croyances se sont rassemblés pour lui. Tous doivent en être remerciés. Très sincèrement. Du fond du cœur.

Dès le premier jour nous avons dit clairement, sur la base des faits, que Salah était totalement innocent de ce qu’on lui reprochait puisqu’il n’avait commis aucun acte négatif. Et donc, depuis le premier jour, nous avons demandé sa libération.

Nous avons multiplié, avec sa mère très souvent, des initiatives de toute sorte et des rencontres dans toute la France pour parler de son cas mais aussi, comme il l’a toujours souhaité et demandé, pour parler des prisonniers palestiniens.

En France on l’attend avec impatience aujourd’hui. Beaucoup d’amis aux quatre coins du pays veulent le voir. Et l’écouter aussi. Sa famille s’est agrandie.

Bien sûr cette libération arrive bien tard à nos yeux. Pour nous : il n’aurait pas du faire un seul jour de prison puisqu’il n’a commis aucun acte qui soit contraire au droit. Cela tient au fait que, en haut-lieu et c’est tout dire, on n’a pas porté à sa situation la même attention que celle qui a été apportée à d’autres cas et encore moins on n’a multiplié les mêmes efforts – sauf ces tous derniers temps – pour le faire libérer.

Nous n’avons rien eu à dire de négatif, et nous n’avons rien dit, contre le fait que les autorités françaises se soient mobilisées pour un franco-israélien. Ce que nous n’avons pas admis, par contre et cela clairement, c’est le « deux poids, deux mesures » qu’elles ont observé dans cette affaire, et cela depuis le début. Voilà ce que nous n’avons jamais admis, et rien d’autre.

Nous ne sommes pas tombés dans une sorte d’émulation sordide alors que pourtant, on peut le constater, Salah sort de prison à l’occasion d’un échange de prisonniers lié à Guilad Shalit. Comme si le sort de ces deux jeunes devait être absolument lié alors que leur situation était absolument toute différente.

Nous avons, nous, estimé que la liberté ne se découpait pas ; qu’elle était valable pour tous ; qu’elle était universelle ou bien qu’elle n’était pas. Nous en sommes restés à la défense de principes et de rien d’autre. Et nous avons rassemblé comme rarement en pareille occasion. Encore merci à toutes et tous. Maintenant Salah est enfin libre et il va pouvoir enfin « revivre » sa jeunesse en respirant l’air pur et tonique de la liberté. Nous lui redisons toute notre estime et notre admiration pour avoir tenu comme il a tenu – c’est-à-dire dignement. Et pour s’être toujours effacé pour qu’on ne parle que des autres et non pas de lui.

Reste qu’il est très connu maintenant en France. Et nous l’attendons, je lui redis. Qu’il prenne le temps qu’il lui faudra. Nous pouvons bien attendre un peu…Maintenant.

Au nom de notre Comité de soutien, je lui redis notre joie. Je lui redis notre amitié. Je lui redis, ce jour, notre attachement absolu à la liberté comme à la liberté « inévitable » de la Palestine.

Et que chacun le sache : maintenant notre Comité de soutien met Salah sous sa protection. Sous la protection de l’opinion publique française.

Vive la liberté ! Vive la fraternité !

Et vive cette France qui lutte pour ces valeurs que notre peuple a inventées !

Jean-Claude Lefort Coordinateur du Comité de soutien Le 18.12.2011

Communiqué MJCF: Après le printemps, les jeunes continuent de se mobiliser en été !

Après les printemps grecs et espagnols, les jeunes continuent à se mobiliser sous diverses formes cet été contre les plans d’austérité qui s’abattent partout en Europe.

Depuis maintenant plus de 3 semaines, la jeunesse israélienne se mobilise contre la vie chère et notamment le prix des loyers qui pousse des milliers d’entres eux à la rue pour loyers impayés. Ce mouvement d’ampleur et inédit en Israël, avec comme slogan « Le peuple exige la justice sociale », montre bien que le peuple ne veut pas payer la crise économique et subir les plans de rigueur infligés par le gouvernement de Netanyahou.

Au Royaume-Uni, la révolte prend une autre forme, mais exprime les mêmes maux. Si aucun slogan n’est scandé dans les rues, la tournure que prennent les événements expriment bien un malaise social profond qui traverse une partie de la jeunesse anglaise.

Les jeunes des couches populaires, à qui on a retiré l’allocation de fin d’études, dont le gouvernement a fermé les salles de réunions, sont livrés à eux-mêmes. Rappelons, de plus, des chiffres édifiants : frais d’inscriptions pour les universités dépassant les 15000 euros, âge de la mortalité atteignant 53 ans dans certains quartiers populaires. Au-delà de la jeunesse, dans un des pays d’Europe où la fiscalité est la plus favorable aux entreprises, les classes populaires vivent dans le plus grand dénuement.

Si nous ne pouvons bien entendu pas légitimer le recours à la violence, à la destruction et au pillage, ces nuits de violence démontrent bien que la vision idyllique (qu’on tente de nous présenter) « d’une jeunesse anglaise heureuse et épanouie au pays de l’ultralibéralisme et des contrats précaires » tombe à l’eau.

Cette révolte des quartiers populaires londoniens (due à la mort d’un jeune anglais tué par la police) nous rappelle celle des quartiers populaires français de 2005, qui s’était déclenchée après la mort tragique de Zyed et Bouna dans les mêmes circonstances.

Là aussi, nous dénonçons les discours racistes et xénophobes qui profitent cyniquement d’une situation de grande détresse des couches populaires anglaises afin de désigner comme responsables des troubles les populations immigrées.

La vraie question est : n’existe -t-il pas un lien entre les soulèvements populaires et/ou les manifestations des jeunes quelque soit les formes qu’elle prend et la crise du capitalisme qui veut casser l’avenir des jeunes et les plongent dans la précarité partout en Europe.

Nous subissons les mêmes logiques, nos gouvernements appliquent les mêmes politiques qu’on soit à Madrid, Paris, Tel-Aviv ou Londres, nous devons donc riposter ensemble. Le MJCF réitère son appel à la mobilisation le 15 octobre avec toute les jeunesses d’Europe pour dire ensemble notre refus de l’austérité, et pour exiger une Europe de la justice sociale et de la paix.